Le GLH de Marseille et les UEH de 1979 à 1987 : récapitulatif chronologique

 GLH-UEH 1976-1987

Extraits : les références internet sont très utiles pour observer le contexte national

1976-1977

https://www.memoire-sexualites.org/annees-70-75-79/

17 mars 1976 : à Marseille, dans le journal alternatif La Criée, parait un article annonçant la fondation d’un Groupe de Libération Homosexuelle (GLH) depuis la fin de 1975 : « Lesbiennes, pédés, arrêtons de raser les murs… Il faut s’organiser pour : rompre l’isolement, combattre honte et angoisse, riposter à la répression, mener la lutte contre l’oppression (brimade, mépris), affirmer ouvertement ce que nous sommes et vivre tels, commencer à refaire la société contre celle-ci et réinventer aussi la vie, contre les tabous, les normes, à notre façon… Le GLH une organisation pour toi, pour nous », l’article conclut « prendre contact avec le journal qui se charge de faire suivre » ; selon certaines informations un 1er dépôt de statuts du GLH, sous ce nom-là, s’est fait en préfecture avec comme membres du bureau Alain Julien, Roland Thélu et Jacques Fortin, on faisait alors parfois des repas chez Alain Julien qui connaissait un couple d’adhérents d’Arcadie, Bibi (Alain Abignoli) est membre d’Arcadie ; le GLH de Marseille déposera des statuts sous le nom de CORPS (centre ouvert de recherche populaire sur la sexualité), il s’installera au 41 rue de la Palud dans le 1er arr. à côté de l’église de la Palud, Jean Rossignol en est le secrétaire ; le GLH existe de façon informelle dans les locaux du journal La Criée (dont Jean a été à un moment directeur de la publication), d’abord groupe regroupant des homosexuels et des hétérosexuels sur la question des tabous sexuels ; quelques beaux moments de cette période resteront dans les mémoires, comme cette sortie à la baie des singes, après les Goudes, face à l’île Maïre, où les deux Jacques, alors amants, Fortin et Girard, Jean-Pierre Léonetti et bientôt d’autres « fondateurs » (Alain Abignoli, Marco Lemaire) sont étendus sur les rochers en écoutant les airs d’opéra chantés par Marie-Pierre (sœur aînée de celui que le GLH appellera Arthurette) ; le 24 mars dans le même journal, l’existence d’un GLH est annoncé à Aix-en-Provence, il se réunit tous les jeudis de 18hà 19h à la Faculté de Lettres ; la Criée du 28 mars annonce un débat dans les locaux du journal, allées Gambetta, le dimanche 2 mai à 20h30 sur le thème Le sexe qu’est-ce que c’est ?

Octobre 1976 : au GLH de Marseille, qui tient depuis quelques mois ses 1ères réunions dans les locaux du journal la Criée, avenue Léon Gambetta, Jean-Marie Bado, 17 ans et demi arrive, il y a alors Jean Rossignol (Arthur), Jacques Fortin (la présidente), Jean-Pierre Léonetti (Léon), Alain Abignoli (Bibi), Jacques Girard (la grande Zoa), Bernard Jouaneau (Arthurette) et Marco Lemaire qui a 18 ans ; le groupe rassemble déjà peu ou prou une vingtaine de garçons, les activités se développent, internes et externes

 

 22 novembre 1977 : à Marseille, le tout nouveau GLH tient une conférence de presse, il annonce qu’il a décidé de se battre pour obtenir le droit à la dignité, en particulier « L’abrogation des articles 330 et 331 du code pénal, la suppression de l’amendement Mirguet qui introduisent la criminalisation de l’homosexualité et son assimilation scandaleuse à un fléau social, ainsi que des discriminations arbitraires à l’égard des deux sexes » , le GLH annonce qu’il existe depuis 3 ans (la fin 1975 en fait), qu’il regroupe une trentaine de membres de 18 à 35 ans, issus de la gauche (PS, PC, LCR, OCT) et des chrétiens, qui vont aller vers les différents partis politiques pour les associer à leurs revendications, l’idée d’organiser une coopération des différents GLH de France est lancée et pour éviter d’être accusé « d’incitation à la débauche », un nom sibyllin a été trouvé « centre ouvert de recherche sur la sexualité (CORPS)» qui permet de trouver un local, lieu de rencontre, de paroles et de fête, permanence juridique et médicale aussi pour sortir du « ghetto », situé au 41 rue de la Palud ; il organise des activités multiples (festival cinéma, débats, bals, etc.) ; suite à cette conférence de presse un article signé Monique Glasberg parait dans Libération le 24 novembre ; ; Michel Richardot est venu au cours de l’année gonfler les rang du GLH, il citera parmi les présents à ce moment là, outre les précédents, Emile, instituteur à Arles, Jean-Pierre, puis viendront Georges Fernandez, Raymond Martinez, Jean-Luc Van Hasebrouck, Pierre Jolivet de Thorey, Philippe Deville-Cavelin, Vincent Tardieu et Franck Vinissio, et quelques mois plus tard Christian de Leusse (qui arrivera au début de 1978).

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