Gaudin et les pédés

 GAUDIN ET LES PéDéS :

Vie politique et mobilisation associative homosexuelle à Marseille

Y a-t-il un contexte politique sous-jacent à la vie associative homosexuelle ?
Quelle est ce contexte dans lequel évoluent les mobilisations associatives ?
Les années 1970 sont des années de révolte. Chez les lesbiennes comme chez les gays, la multiplicité des points de vue liés aux vécus des un-es et des autres, conduit à un bouillonnement politique et social, fait d’anarchisme et d’individualisme. Ce n’est que lentement que se constituent des coagulations sur des objectifs. Ce n’est que lorsque des projets collectifs apparaissent qu’ils peuvent être catalogués politiquement lorsqu’ils s’opposent aux pouvoirs politiques et aux législations en place, dans les faits il s’agit des pouvoirs et les lois régis et appliqués par la droite. C’est alors que les gays et lesbienne mobilisés apparaissent comme étant de gauche. Mais avec des confrontations sévères à l’intérieur de la gauche.
A Marseille le GLH apparait alors comme étant de gauche. En particulier lorsqu’il réclame la dépénalisation de l’homosexualité. Du côté des lesbiennes des positionnements politiques analogues se manifestent, en solidarité avec les femmes dans les combats pour la pilule contraceptive et pour l’avortement, avec les gays pour la dépénalisation.
Mais dans cette ville comme ailleurs, un socle important de refus de positionnement politique existe, évitant de se faire remarquer, de prendre quelque risque que ce soit, de rester caché, acceptant mal de parler d’homosexualité pour qualifier leur propre vécu, souvent furtif et cantonné à quelques lieux, à quelques fréquentations, à quelques voyages à l’étranger. Globalement, le refus de faire de la politique est, dans les faits, une acceptation, résignée ou pas, de la législation en place et du pouvoir qui l’impose.
L’apparition de la gauche de gouvernement change incontestablement le contexte, il dynamise les plus mobilisés, mais il gène les plus dissimulés car il heurte leur sensibilité, ils craignent les conséquences de la visibilité et les retours de bâton. Arcadie est un réseau discret du côté des hommes. A gauche comme à droite, l’homosexualité reste taboue, d’autant que l’homophobie est dominante partout.
Dans la classe politique Jean-Claude Gaudin est radicalement hostile à toute visibilité. De nombreux homosexuels de droite apprécient sa discrétion et au fur et à mesure qu’il prend du pouvoir, se sentent à l’abri auprès de lui.
En 1986 il devient président du conseil régional, après Michel Pezet, PS, et en 1995 il devient maire de Marseille, après Robert-Paul Vigouroux DVG (ex-PS).

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