Discours de Jacques Chirac 24 avril 2005

Discours du Président pour la Journée nationale du souvenir des victimes et des héros de la déportation.

DISCOURS

DE MONSIEUR JACQUES CHIRAC
PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE

POUR LA JOURNEE NATIONALE DU SOUVENIR
DES VICTIMES ET DES HEROS DE LA DEPORTATION

*** PARVIS DES DROITS DE L’HOMME – PARIS

DIMANCHE 24 AVRIL 2005

Monsieur le Premier Ministre,
Monsieur le Président de l’Assemblée nationale,
Mesdames et Messieurs les Ministres,
Monsieur le Maire de Paris,
Mesdames et Messieurs les Présidents et représentants des déportés et des familles de déportés,
Mesdames, Messieurs,

Ce soir, sur ce « parvis des Droits de l’Homme », c’est la mémoire qui nous rassemble.

Elle nous rassemble pour nous souvenir de la souffrance des hommes, des femmes, des enfants, de toutes ces destinées précipitées vers l’abîme par la folie criminelle d’autres hommes.

Elle nous rassemble pour rendre l’hommage de la Nation à toutes celles et à tous ceux qui ont connu la déportation et pour saluer, avec respect, leur sacrifice et leur courage.

Elle nous rassemble pour renouveler solennellement notre engagement à défendre, toujours et partout, une certaine idée de l’homme, à combattre sans faiblesse toutes les résurgences de l’inacceptable, à faire vivre ces valeurs qui sont notre héritage, notre bien commun, notre fierté.

Ce soir, dans cette Europe enfin réconciliée, unie autour de son idéal de paix et de démocratie, nous sommes venus exprimer et transmettre aux générations futures le message de la France: un message d’humanisme et de fidélité, de volonté et d’espérance.
*
Il y a soixante ans, au fur et à mesure de leur avancée au coeur de l’Europe, les Alliés prenaient toute la mesure de l’horreur des camps nazis.

Avec les premières images et les premiers témoignages, le monde, bouleversé, prenait brutalement conscience de l’une des plus terribles tragédies de l’histoire de l’humanité. Frappé de stupeur, il saisissait la réalité dramatique, implacable et mécanique de la déportation, l’effroyable barbarie d’une idéologie, d’un système d’Etat reposant sur l’oppression, la répression et l’extermination.

A Paris, devant l’hôtel Lutétia, l’arrivée presque irréelle des premiers survivants de cet enfer, la douleur si profonde des familles qui comprenaient que leurs proches ne reviendraient pas, ébranlaient la Nation tout entière.

Ces moments, nous ne les avons pas oubliés. Et nous ne les oublierons jamais. Ils sont gravés en lettres de sang et de larmes dans notre histoire. Ils tracent notre devoir….

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