Controverse concernant la présence des homosexuels

France | 27.04.2010 – 18 h 59 | 39 COMMENTAIRES

Journée du souvenir: la présidente de l’association des déportés des Bouches-du-Rhône ne veut pas des homosexuels

Publié par Audrey Banegas

Dimanche dernier, pour la première fois à Marseille, les représentants des déportés homosexuels ont pu participer officiellement à la journée nationale de la déportation. Et ça n’a pas plu à tout le monde.

Dimanche 25 avril, pour la première fois à Marseille, les représentants des déportés homosexuels ont pu participer officiellement à la journée nationale de la déportation. Il aura fallu des années de combat, à Marseille et ailleurs, pour que cette mémoire trouve sa place dans les cérémonies officielles. Une place qui n’est pourtant pas du goût de tout le monde. Ainsi la présidente de l’Association des déportés, internés et résistants des Bouches-du-Rhône a décidé de ne plus participer à cette cérémonie.

QUINZE ANNÉES DE LUTTE
Pour Christian de Leusse, délégué régional du Mémorial de la déportation homosexuelle (MDH), cette présence officielle est le résultat de 15 années de lutte. « Nous avons commencé à déposer une gerbe en 1995, mais c’était en marge de la cérémonie officielle. En fait, nous étions juste tolérés », raconte-t-il au journal La Provence. C’est finalement par un recours à la Halde, et par la pression qui s’en est suivi, que Christian de Leusse a pu se tenir aux côtés des autres représentants de déportés.

Igor Vassilief, président de l’Union départementale des associations d’anciens combattants et victimes de guerre, a salué l’organisation de cette cérémonie commune et a estimé « qu’il n’y a que des déportés, quelles que soient les conditions de leur déportation ».

« JE NE SUIS PAS HOMOPHOBE MAIS… »
Une opinion qui n’est malheureusement pas partagée par Gabrielle Génovésio, présidente de l’Association des déportés, internés et résistants des Bouches-du-Rhône, qui n’a visiblement pas apprécié leur présence:

« Je ne suis pas homophobe mais notre association comprend des déportés, internés et résistants vivants alors que les homosexuels ne sont représentés que par leurs amis. Et par nature, ces personnes ne se reproduisent pas. Ils n’ont pas de famille ».

Elle ajoute qu’elle ne participera pas à la cérémonie de l’année prochaine: « Ce monsieur [Christian de Leusse, ndlr] m’indispose. Je suis la plus gênée, alors je pars ».

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