Cérémonie Marseille 2021

Dépôt de gerbe du 25 Avril 2021

Reconnaitre la déportation homosexuelle
ainsi que les autres déportations, à Marseille

La déportation homosexuelle est désormais reconnue à Marseille, depuis 2010, mais la gerbe des homosexuels est mise à l’écart de la « gerbe commune » mise en place depuis les années 1950.

De façon plus générale plusieurs autres déportations ne sont pas prises en compte, nous ne voulons pas croire qu’elles soient considérées comme marginales.

Il est temps de donner leur place à toutes les victimes de la Déportation.

Il est temps que la déportation homosexuelle prenne sa place à part entière dans la cérémonie officielle

1 – Les homosexuels déportés ne sont pas des déportés méprisables,
ils sont eux aussi des victimes de la déportation nazie

Les chiffres sont une chose :

Dans le Reich Allemand, environ 42 000 homosexuels ont été condamnés ou déportés. Dans le Reich Allemand, entre 40 000 et 50 000 homosexuels ont été condamnés pour la période 1935-1945 et entre 5 000 à 15 000 ont été déportés. Rudiger Lautman souligne qu’ainsi un homosexuel condamné sur 5 a été envoyé en déportation.

En France, environ 600 personnes ont été inquiétées par le régime nazi ou par les autorités de l’Etat français (arrêtées, requises au travail au titre du code pénal de l’occupant, condamnées, certaines castrées ou déportées), dont plus de 200 dans le territoire de la France occupée et 370 en Alsace et Moselle, les trois départements rattachés au Reich allemand.

L’acharnement idéologique du régime nazi en est une autre :

Au nom de la virilité, de la protection de la race et de l’assignation des femmes au rôle de donner naissance à l’homme nouveau et de l’élever.

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Les persécutions des lesbiennes et des homosexuels dans l’Europe nazie

22 avril 2021

Isabelle Sentis – Christian de Leusse

Introduction

La semaine dernière, le Mémorial de la Shoah à Paris a programmé la conférence inaugurale « L’entre-deux guerres : essor de la vie associative et culturelle, répression et opprobre sociale en Europe » de son exposition temporaire intitulée « Homosexuels et lesbiennes dans l’Europe nazie » qui sera visible prochainement au Mémorial.

Nous vivons un moment riche de partages sur ce sujet dont les 1eres recherches ont été menées dans les années 80 et se sont surtout développées depuis 20 ans.

Les associations LGBT se sont mobilisées depuis les années 70, puis tout particulièrement dans les années 90 dans la transmission des témoignages et la recherche de sources. Par exemple, Jean Le Bitoux, journaliste et militant gay (1948-2010) fonde en 1989 Le Mémorial de la déportation homosexuelle (MDH).

Il a accompagné Pierre Seel (1923-2005) et ils ont publié en 1994 « Moi Pierre Seel, déporté homosexuel ».  La même année, en 1994, les Flamands Roses, association lilloise d’expression gay et lesbienne, diffusent le livret « Les triangles roses ou la mémoire interdite » …  Ces mobilisations associatives contribuent en 1997 à la mise en place de recherches dites « le rapport Mercier » menées par la Fondation pour la Mémoire de la Déportation à la demande du ministère des Anciens Combattants. (1)

Depuis une dizaine d’années, les répressions des homosexuels pendant la Seconde Guerre Mondiale s’est imposée comme un véritable sujet d’études en France mais également en Europe. Ainsi en 2017 était publié l’ouvrage collectif « Homosexuel.le.s en Europe, pendant la Seconde Guerre Mondiale » regroupant de passionnant articles d’universitaires europén.ne.s. (2)

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