2018 : en Australie, l’Institut australien de la santé et de l’aide sociale (AIHV) publie une étude qui révèle l’étendue du phénomène des violences à l’égard des mineurs dans le pays, une femme sur six et un homme sur neuf ont été agressés sexuellement ou physiquement avant l’âge de 15 ans, soit 2 millions d’anciennes victimes dans ce pays de 24 M d’habitants ; et depuis la condamnation d’un professeur de sciences en 2007 et la commission royale d’enquête sur les abus d’enfants dans les institutions lancée en 2012 par l’ancienne Première ministre Julia Gillard, la parole s’est libérée et il y a une hausse constante des signalements et enquêtes pour violences sur mineurs entre 2010-2011 et 2015-2016 ; durant 5 ans la commission a passé au crible 4 000 institutions (orphelinats, clubs de sport, écoles et entités religieuses), son rapport en 17 volumes constate que la 1ère agression se produit à 10 ans et demi et les agressions sexuelles se reproduisent sur une durée de 2 ans à 3 mois, 58,6% ont été abusés dans une institution gérée par des religieux (catholiques dans 61,8% des cas), la majorité des victimes (64,3%) et des agresseurs sont des hommes (93,8%) ; le 22 octobre 2018 la Première ministre Scott Morrison présente ses excuses nationales ; en décembre 2018 la commission publie 409 recommandations ; en 2016 le Bureau des statistiques a montré que les agresseurs sont majoritairement membres de la famille de la victime (65% pour les garçons, 47% pour les filles) ; dans les communautés aborigènes les enfants sont 7 fois plus exposés aux abus et négligences
2018 : Hélène Cixous, 81 ans, née en 1937 à Oran, est l’objet d’un documentaire d’Olivier Morel ; docteur ès-lettres en 1968, fondatrice du Centre d’études féministes et d’études de genre, auteur de Dedans (1969) qui combat la pensée patriarcale, de Neutre (1972), , de Souffles (19875), de Messie (1994), elle refuse les frontières entre juif et non juif, entre homme et femme, entre homosexuel et hétérosexuel et conteste l’enfermement dans l’identité sexuelle, elle a tenté une nouvelle forme d’écriture audiovisuelle avec des transgenre female to male (Del LaGrace Volcano, Texas Tomboy, Kadet Khune), écrit sur James Joyce (L’Exil de James Joyce ou l’art du remplacement) ; dramaturge ses pièces ont été jouées par plusieurs grandes troupes (dont le Théâtre du Soleil) ; elle a prôné le lesbianisme comme composante des luttes féministes dans La Bataille d’Arcachon (1986) et Le Livre de Prométhée (1983) ; son essai Le Rire de la Méduse (2010) est une œuvre déterminante et capitale pour le féminisme moderne
2018 : parution de De Purs hommes de l’écrivain sénégalais, Mohamed Mbougar Sarr, tout part d’une vidéo devenue virale, un cadavre est déterré, trainé hors du cimetière par une foule, c’est un homosexuel, il n’a même pas droit au cimetière musulman, Mbougar Sarr fait un détour par une relation hétérosexuelle pour éveiller son lecteur sur la terrible homophobie que véhiculent les imams, lesquels dénoncent « la lente perversion des mœurs du pays » qui devient un « repaire des goor-jigéen (lgbtqi en wolof) », un professeur d’université qui parle de Verlaine et de l’homosexualité est rapidement soupçonné, « on ne peut pas les accepter comme quelque chose de banal, ce serait le début de notre mort, une trahison de nos ancêtres et de nos pères spirituels »
2018 : l’association FLAG! réalise depuis 4 ans un important effort de formation des élèves officiers et gendarmes, ainsi 4 742 élèves ont été formés dans tous les corps de polices en 2017 (cadets, ADS, gardiens de la paix, officiers et commissaires) dans 13 écoles de police à travers 36 conférences (contre 5 113 en 2016 et 3 050 en 2015) ; en gendarmerie 1 721 élèves ont été sensibilisés en 2017, soit 5 fois plus qu’en 2016 (340)
2018 : parution de Qui a peur de la théorie queer ? de Bruno Perreau, pour lui le terme queer « désigne des idées, des pratiques ou des personnes qui prennent explicitement leurs distances avec les catégories d’homosexuel-e, de gay, de lesbienne, de bisexuel-le, de transsexuel-le et de transgenre, etc. »
2018 : la norvégienne footballeuse Ada Hegerberg qui pratique son sport depuis de nombreuses années en France, est sacrée première Ballon d’or de l’histoire, pour elle il est « impossible d’être footballeuse et de ne pas se battre pour l’égalité » et « l’égalité entre les sexes est un sujet toujours chaud dans la société »
2018 : la marque Nana lance une campagne de publicité avec des serviettes hygiéniques qui font apparaître la couleur rouge, cette de sang ; la marque avait lancé la première serviette en 1980, Always avait suivi cinq ans plus tard en faisant apparaître un liquide bleu ; la promotion de protection hygiénique a été interdite à la TV jusqu’aix années 1970 posant les bases du « marketing de la honte »
2018 : parution de On Abortion : And the Repercussions of Lack of Access de l’artiste espagnole Laia Abril, depuis 2015 son expositions sur la question de l’avortement fait le tour du monde, mettant en lumière les dangers des avortements, selon l’OMS environ 75 millions d’avortements pratiqués hors du cadre légal tout au long des XIXème et XXème siècle ont lieu chaque année, 45% d’entre eux sont pratiqués dans des conditions sanitaires insuffisantes et 47 000 femmes décèdent chaque année
2018 : Aides engage une campagne nationale de prophylaxie pré-exposition (PrEP) destinée à des individus séronégatifs qui ont des pratiques à risque, la PrEP est autorisée et remboursée depuis 2015
2018 : à Marseille, la nouvelle association des personnes trans Transat organise des permanences de soutien et d’écoute (les 1ers samedis du mois au Théâtre de l’œuvre) et films au Vidéodrome et à L’Eden (à La Ciotat)
Janvier 2018 : parution du livre Play-Boy de Constance Debré, 45 ans, mariée mère d’un petit garçon, nièce des anciens ministres Jean-Louis et Bernard Debré, qui révèle calmement sa découverte des amours féminines ; vrai garçon manqué à 4 ans, « Je me suis toujours sentie tout à fait libre, mais le passage à l’homosexualité m’a fait comprendre à quel point j’étais prise dans un certain nombre de schémas », elle dit à la journaliste qui l’interroge « Je suis lesbienne et je vous emmerde. »
Janvier 2018 : parution du livre Des jours sans fin de l’irlandais Sebastian Barry, il explique que « le jour où son fils lui a confié qu’il était homosexuel, (il a) ressenti d’abord une grande joie, car il sortait d’un silence qui le rendait malheureux » puis il a ressenti le besoin de le protéger de la « menace invisible » de la société irlandaise, il dit que son fils est devenu son « professeur en homosexualité » ; Barry s’est prononcé en faveur du mariage homosexuel lors du référendum qui a permis à 62% sa légalisation le 22 mai 2015 ; le livre raconte l’histoire d’un couple homosexuel qui s’est construit dans l’Amérique sauvage des années 1860, entre Thomas McNulty, débarqué après la grande famine irlandaise de 1840, et le beau John Cole ; ils dansent en travestis le fox-trot et le charleston dans les saloons, adoptent une fillette indienne et se lient d’amitié avec un vieux poète noir
Janvier 2018 : parution du livre Les Argonautes de l’américaine Maggie Nelson, professeure de littérature, née en 1973, qui relate son histoire d’amour passionnée, sensuelle et fusionnelle avec l’artiste Harry Dodge, rencontré en 2007, avec lequel elle s’est mariée ; Maggie raconte les inséminations, son accouchement et la naissance de leur fils Iggy qu’elle a connu lorsque Harry était un homme, ainsi que la transformation physique de Harry, transsexuelle, qui prend de la testostérone et subit une double mastectomie ; le livre est une réflexion de fond sur les transformations qu’elle vit, à la recherche du neutre et de la radicalité queer, transgressive et sexuellement inventive
Janvier 2018 : parution du livre Le Ministère du bonheur suprême de l’indienne Arundhati Roy, dans lequel la sage-femme déclare que l’enfant est un garçon mais elle découvre que la réalité est plus compliquée, il a « niché sous ses parties masculines, un petit organe, à peine formé, mais indubitablement féminin » ; Anjum est une hijra « une sainte âme prisonnière d’un corps inadéquat », elle nait à Shahjahanabad, ville de l’empereur moghol Shah Jahan (1592-1666), sous le règne duquel les hijras étaient aimés et respectés, Anjum est menacée parce qu’elle est musulmane, mais elle est protégée par le fait qu’elle est une hijra, « il est moins dangereux d’être homosexuel ou transsexuel que d’être musulmane » explique Arundhati Roy
Janvier 2018 : parution du livre Androgyne. une image de mode et sa mémoire de Patrick Mauriès, un large panorama de l’androgynie à travers le temps, avec une iconographie abondante issue de la photographie, de la mode, du cinéma, de la peinture ou de la culture pop
Janvier 2018 : parution du livre Jours brûlants à Key West de Brigitte Krenel relatant le mois d’août 1955 qui a vu la rencontre de Tennessee Williams, qui écrit La chatte sur un toit brûlant, occupant une maison avec son amant l’acteur Franck Merlo et l’écrivaine Carson McCullers, dans une relation quasi-fusionnelle, dans leur coin de Floride, avec Françoise Sagan qui vient de publier Bonjour Tristesse, en tournée promotionnelle aux USA
Janvier 2018 : parution du livre Devenir Christian Dior de Franz-Olivier Rousseau, fils d’industriels de la Manche, né en 1905, pilier du Bœuf sur le toit dans l’entre-deux guerres où il rencontre l’avant-garde Cocteau, Max Jacob, et d’autres artistes phares des années folles, victime d’une infection pulmonaire, à Ibiza il rencontre un jeune paysan, Christian Dior ouvre sa propre maison après-guerre
Janvier 2018 : parution du livre Quand tu me prends dans tes bras je vois la vie en Lila de Stéphanie Vidonne, qui est devenu une sucess story grâce aux réseaux sociaux, belle histoire d’amours lesbiens
Janvier 2018 : la loi d’avril 2016 pénalisant les clients des prostituées a un effet délétère, la sanction des transactions sexuelles a eu pour effet le déplacement dans des zones discrètes (où les agressions sont moins facilement détectables) ; une trentaine de « parcours de sortie » ont été effectués alors que les promoteurs de la loi faisaient miroiter des résultats positifs pour 40 000 personnes, et les remises de titres de séjour aux prostituées étrangères qui renoncent sont inexistants (seule solution le retour au pays des migrantes indésirables)
Janvier 2018 : parution du livre Vie de David Hockney de Catherine Cusset
Janvier 2018 : le journal Libération recense 109 femmes tuées par leur compagnon en France au cours de l’année 2017, souvent lors de la séparation
Janvier 2018 : l’idole des ados Jeremstar (Jérémy Gisclon), sur Direct 8, est pris dans une tourmente judiciaire pour avoir abusé d’ados et de pré-ados, avec la complicité de son ami Pascal Cardonna
Janvier 2018 : l’association SOS homophobie diffuse un très utile Guide pratique contre les LGBTphobies, avec 36 thématiques différentes
Janvier 2018 : parution du livre Le mythe de la virilité – un piège pour les deux sexes de la philosophe Olivia Gazalé, « à devoir sans cesse prouver et confirmer, par sa force, son courage et sa vigueur sexuelle, qu’il est bien un homme, autrement dit qu’il n’est ni une femme ni un homosexuel » le mâle se piège lui-même, elle plaide pour une révolution du féminin qui « sera pleinement accomplie quand aura lieu la révolution du masculin », quand « les hommes se seront libérées des assignations sexuées qui entretiennent, souvent de manière inconsciente, la misogynie et l’homophobie »
Janvier 2018 : dans AgendaQ, Franck Desbordes analyse l’évolution de la sous-culture SM désormais appelée le milieu Fetish ou Fétiche : « Hier les associations étaient Hard et centrées sur l’exhibition des pratiques (hard-SM), aujourd’hui les associations et groupes sont Fetish, axés d’abord et essentiellement sur les looks »; après le Keller, le Transfer ou le Glove à la sexualité hard-trash-polypartenaires ont succédé des lieux moins sexuels et des forum de rencontre compte tenu du développement d’internet et des réseaux sociaux, il n’y a pratiquement plus de grosses associations centralisées et parisiennes, il y des groupes qui se créent en quelques minutes susceptibles de rassembler une centaine de garçons en quelques minutes dans les divers coins du territoire ; Fetish-Lyon, Exultaric dans le nord de la France, Evidence Fétiche à Nice, mais aussi Rouen, Nantes, Paris bien sûr, etc. témoignent de cette nouvelle effervescence ; pour la 2ème année à Nice s’est tenue le week-end cuir So Fétiche avec pas moins de 250 garçons avec 20 misters nationaux ou internationaux et 10 présidents de clubs-assos cuir européens, et Mister Evidence Leatherman 2018, Francesco, a été élu ; ce n’est plus le temps où l’ASMF organisait des meetings 2 fois par an dans le 15ème arr. à Paris avec plus de 700 personnes, l’auteur de l’article considère que les associations traditionnelles ont loupé le coche de la création d’une Fédération Fetish, toutefois une inter-association existe qui se réunit une fouis par an lors d’un week-end au strict dress-code
Janvier 2018 : au Mali un institut de recherche américain a constaté en 2007 que 98% de la population adulte était hostile à l’homosexualité (le taux le plus élevé des 45 pays étudiés), alors que 90% de la population est de confession musulmane, avec une forte influence des terroristes islamistes au nord et au centre du pays ; les homosexuels sont contraints de se cacher pour survivre, une association se réunit clandestinement dans un local de Bamako, la plupart d’entre eux sont « obligés » de prendre une femme et une lesbienne s’est fait violer « pour lui donner le goût des hommes », le transgenre Balla Diaby est contraint de s’exiler en Guinée ; l’imam Mahmoud Dicko, chef des musulmans du Mali, déclare « Les terroristes nous ont été envoyés par Dieu pour nous punir de la promotion de l’homosexualité, importée d’Occident et qui prospère dans notre société »; une association de lutte contre l’homosexualité au Mali (LCHM) a été créée afin d’éradiquer l’homosexualité ; le Dr Coulibaly dirige l’association Arcad-Sida depuis 2010 pour lutter contre le VIH alors que 13% des homosexuels sont atteints par le virus (contre 1% pour l’ensemble de la population) et pour obtenir la reconnaissance de l’homosexualité comme enjeu de santé publique
Janvier 2018 : en Tunisie, un refuge est ouvert par l’association Shams en direction des personnes lesbiennes, gays, bi et trans sans abri ; peu après son ouverture cinq agresseurs ont essayé de rentrer dans ces locaux, la police les a relâchés et refusé de protéger l’association ; malgré cette menace, ses animateurs déclarent : « Nous ferons tout pour rester ouverts » et rappellent que depuis leur création il y a 2 ans ils ont déjà accompagné et donné une sécurité à des dizaines de personnes
8 janvier 2018 : en Inde, la Cour suprême annonce qu’elle accepterait de réexaminer la constitutionnalité de l’article 377 du code pénal qui prévoit des peines de prison jusqu’à la perpétuité en cas de « rapport charnel contre l’ordre de la nature » ; l’article datant de l’occupant britannique, a été abrogé en 2009 par la Haute Cour de Delhi, mais cassé en décembre 2013 par la Cour suprême considérant que cette décision relève de la loi, la balle est désormais dans le camp du parlement très conservateur dominé par le BJP du 1er ministre Narendra Modi et de la campagne électorale qui débutera en janvier 2019
10 janvier 2018 : une tribune revendiquant la « liberté d’importuner » paraît dans le journal Le Monde, signée par une centaine de femmes, dont Catherine Millet , Elisabeth Lévy et Catherine Deneuve, provoquant l’ire de nombreuses femmes solidaire du mouvement metoo, les accusant d’être du vieux monde (parmi celles-là, Caroline De Haas, Marie-Noëlle Mas, Martine Storti, Christine Bard, mais aussi la secrétaire d’Etat Marlène Schiappa et l’ancienne ministre Laurence Rossignol)
12 janvier 2018 : le nouvel archevêque de Paris, Mgr Michel Aupetit, déclare à propos du sondage paru dans La Croix témoignant d’une adhésion croissante de l’opinion publique à la PMA, à la GPA ou encore du suicide assisté : « Ce n’est pas parce qu’une majorité pense que quelque chose est juste. ‘Tu ne suivras pas une majorité qui veut le mal’, est-il écrit dans le livre de l’Exode. Ce sondage est un constat, il n’est pas rassurant. Le pape parle d’une civilisation du déchet. On peut même parler d’une société des encombrants ! »
15-18 janvier 2018 : en Tunisie, l’association Mawjoudin (nous existons) présidé par Ali Bousselmi organise à Tunis le 1er festival du film queer en Afrique du Nord qui se déroule à l’Institut français pour des raisons de sécurité; Frida Wahrania, activiste algérienne du collectif Elouen, y participe ; 15 documentaires sont présentés venant du Liban, d’Egypte, d’Afrique du Sud, du Cap-Vert, du Lesotho ou de Jordanie
15-20 janvier 2018 : le voyage du pape François en Amérique latine (Chili et Pérou) est l’objet de fortes contestations de la part des victimes de la pédophile des prêtres ; une trentaine d’associations et de personnalités emblématiques – dont le français François Devaux de la Parole libérée et le britannique Peter Saunders membre démissionnaire de la commission pontificale de protection des mineurs, lui-même victime – se retrouvent à Santiago du Chili, elles décident de créer un réseau international ; au Chili le prêtre charismatique Fernando Karadima – qui a reconnu qu’il avait agressé de nombreux mineurs – a été longtemps protégé par la hiérarchie, l’un de ses proches Juan Barros a été nommé évêque d’Osorno en janvier 2015 provoquant d’importantes protestations, et le cardinal chilien Francisco Errazuriz est soupçonné d’avoir couvert des affaires d’abus sexuels et de dérives sectaires ; les réponses du pape aux questions formulées par les démissionnaires de la commission pontificale (Peter Saunders et Marie Collins) sont considérées comme insuffisantes (sur la non-prescription des cas d’abus sexuels et sur la rencontre des victimes), au Chili la Fundacion Para la Confianza et des associations de victimes qui l’ont sollicité n’ont pas obtenu de rendez-vous ; de son côté, à un journaliste qui l’interroge, le pape formule une fin de non-recevoir à propos de Mgr Barros: « Le jour où vous m’apportez une preuve contre l’évêque, je parlerai. Il n’y a pas une seule preuve contre lui. Ce ne sont que calomnies. C’est clair ?« , tout en exprimant « la douleur et la honte » ressenties « face au mal irréparable fait à des enfants par des ministres de l’Eglise » ; le 20 janvier le cardinal américain Sean Patrick O’Malley, archevêque de Boston – qui a succédé à Mgr Bernard Law (lequel avait couvert le scandale de pédophilie de très nombreux prêtres dans son diocèse) -, président de la commission pontificale pour la protection des mineurs, se permettra de reprendre le pape en jugeant qu’il est « compréhensible » que sa déclaration « ait été source de grande douleur pour les survivants d’agressions sexuelles par des membres du clergé » ; dans l’avion du retour le pape tente de s’expliquer reconnaissant que ses propos ont été une erreur : « Je me rends compte maintenant que mon expression n’a pas été heureuse, car je ne l’ai pas pensé ainsi », soulignant que les propos de Mgr Sean OMalley ont été « très juste », mais sur le fond il considère que les accusations contre Mgr Barros sont des « calomnies », aucune victime de Mgr Barros ne s’est présentée à lui , il a étudié son cas et en l’absence de preuves il est « convaincu » que celui-ci est « innocent »; puis le Vatican annonce que des Journées mondiales de la famille se tiendront en Irlande en août (21-26 août 2018) présidées par le cardinal 0’Malley, des victimes y participeront, dans un pays très touché par les scandales de pédophilie au cours des années 2000 ; le Vatican annonce aussi que Mgr Charles Scicluna, archevêque de Malte, président de la cour d’appel du Vatican pour les agressions sexuelles va être envoyé au Chili comme enquêteur (c’est lui qui a – sous le pontificat de Jean-Paul II – enquêté au titre de la Congrégation pour la doctrine de la foi sur les agissements du Mexicain Marcial Maciel, fondateur des Légionnaires du Christ) ; le 5 février il sera révélé que le pape François aurait eu entre les mains (le cardinal O’Malley attestera l’avoir remise au pape en main propre) dès 2015 la lettre – de 8 pages – d’une victime du père Fernando Karadima témoignant de ses agressions sexuelles à Santiago-du-Chili (lors de ses activités auprès des jeunes au cours des années 1980-1990) – reconnu coupable par l’Eglise au terme d’un procès canonique en 2011 -, il était précisé que l’évêque Juan Barros, à l’époque l’un de ses protégés, avait été à de nombreuses reprises témoin de ces agressions sans jamais s’y opposer ; le 17 février le pape François nommera les membres de la nouvelle commission pontificale de protection des mineurs (succédant à la précédente qui a expiré le 17 décembre 2017) 7 membres sont reconduits, 9 nouveaux sont nommés (incluant des victimes d’agressions sexuelles), toujours sous la présidence du cardinal Sean O’Malley, la pédopsychiatre Catherine Bonnet qui ne sera pas reconduite jugera « très ennuyeux » que les propositions faites par la 1ère commission, au terme de 3 ans de travail, n’aient reçues aucune réponse ; le même jour Mgr Charles Scicluna s’entretiendra à New York avec Juan Carlos Cruz, l’une des victimes du père Fernando Karadima (2 autres victimes se sont déclarées), une entrevue qui s’avèrera « difficile sur le plan émotionnel » dira J.C. Cruz qui évoquera l’attitude des évêques et de 2 cardinaux (Francisco Javier Errazuriz et Ricardo Ezzati) dans la protection accordée au père Karadima ; le 8 avril 2018 le pape reconnaîtra ses erreurs, au vu du rapport rendu par Mgr Charles Scicluna et le père Jordi Bertomeu Farnos (membre de la Congrégation pour la doctrine de la foi) qui ont collecté 64 témoignages, il se dira « accablé par la douleur de tant de victimes de graves abus sexuels commis par plusieurs personnes consacrées à l’encontre de mineurs » se plaindra d’un « manque d’information fiable et équilibrée » et ajoutera « je demande pardon à tous ceux que j’ai offensés et j’espère pouvoir le faire personnellement » auprès des personnes abusées (il recevra et écoutera personnellement les trois principaux porte-paroles des victimes et les hébergera à la résidence Sainte-Marthe où il vit) ; le 12 mai 2018 un communiqué du Vatican évoquera les « abus de pouvoir, sexuels et de conscience intervenus au Chili au long des dernières décennies » et stigmatise « les mécanismes qui ont conduit, dans certains cas, à les couvrir et à de graves manquements envers les victimes » ; le 18 mai 2018 la quasi-totalité des évêques chiliens, ceux présents à Rome à l’invitation du pape, donne sa démission, ils sont saisis d’un texte de 10 pages résumant les faits de pédophilie répertoriés ainsi que les efforts déployés par l’épiscopat pour les dissimuler, protéger les auteurs et discréditer les victimes, issu d’un rapport (Scicluna-Farnos) de 2 300 pages, « Nous sommes tous impliqués, moi le premier » déclare le pape pour qui l’Eglise chilienne a été « transformée en son centre » avec des individus et des groupes qui ont prétendu « s’ériger comme unique interprète de la volonté de Dieu » ; dans le même temps les 3 hommes qui portent plainte contre l’archevêché de Santiago demanderont devant la justice une indemnisation de 450 millions de pesos (6000 000 €) pour avoir couvert les abus sexuels commis par Fernando Karadima
18-19 janvier 2018 : à Bordeaux, les sociologues Arnaud Allesandrin et Johanna Dagorn présentent les résultats de leur enquête réalisée depuis mars 2017 auprès de 1 147 personnes, selon laquelle une personne LGBTI sur deux affirme s’être sentie discriminée lors d’un parcours de soins, cela concerne en particulier la cancérologie et la bariatrie (la médecine de l’obésité), 40% des personnes LGBTI interrogées cachent leur orientation sexuelle ou leur identité de genre ; l’appréhension de la discrimination en consultation est fréquente (face au médecin généraliste pour les gays, face au gynécologue pour les lesbiennes et au protocolaires – psy, chirurgiens, etc. – pour les trans) ; les LGBTI choisissent leur praticien en fonction de l’expérience de la discrimination et non de leur réputation ; les patients transgenres sont dans un malaise généralisé pour leurs parcours de santé, et ce depuis l’enfance puisque 85% d’entre eux ont mal vécu leur scolarité (le collège est pour eux particulièrement éprouvant)
22 janvier 2018 : dans l’Est de la France, l’association ADHEOS (Saintes, la Rochelle, Angoulême) est habilitée par l’OFPRA pour les entretiens aux réfugiés (tout demandeur d’asile ayant le droit d’être représenté par une association ou par un avocat lors d’entretiens avec l’OFPRA)
22 janvier 2018 : Mgr di Falco, 76 ans, ex-évêque de Gap, ex-auxiliaire de Mgr Lustiger à Paris pendant 6 ans et ex-porte-parole de la conférence épiscopale des évêques de France, comparait devant le tribunal de grande instance pour abus sexuels par le comédien Pierre Pagès, 57 ans, qui l’accuse de viols et agressions sexuelles en 1972 et 1975 (au collège privé parisien de Saint-Thomas d’Aquin, dirigé alors par le père di Falco) ; les accusations classées sans suite en 2002 ont toujours été niées par Mgr di Falco qui l’a accusé de dénonciation calomnieuse
25 janvier 2018 : au Studio-Théâtre du Carrousel du Louvre, Serge Bagdassarian présente L’interlope, cabaret en hommage au Paris homosexuel de l’entre-deux-guerres, il dit s’être senti « terriblement responsable. Surtout quand j’ai écouté, désespéré et effrayé nombre de chansons traitant de l’homosexualité masculine, atroces de moquerie et de cruauté »
25 janvier 2018 : création de l’Association Française des Avocats LGBT à l’initiative de 4 avocats des Barreaux de Paris et Marseille, « largement impliqués dans la vie associative LGBT », parmi eux Emilie Duret
Février 2018 : parution de Les Aveux de la chair, 4ème tome d’Histoire de la sexualité, de Michel Foucault (34 ans après sa mort), après La Volonté de savoir paru en 1976, l’Usage des plaisirs et le Souci de soi parus en 1984, l’année de son décès ; il plonge dans les écrits des Pères de l’Eglise (Clément d’Alexandrie, Justin Martyr, Augustin d’Hippone et Tertullien de Carthage) des premiers siècles chrétiens, et voit chez eux une analyse du sexe non seulement comme une pulsion du corps mais aussi un révélateur de l’âme, il voit chez Saint Augustin considéré jusque là comme castrateur (l’amour a des fins procréatives, sans plaisir ni jouissance) un adepte de la concupiscence « forme de la volonté, c’est à dire de ce qui fait l’âme du sujet »
Février 2018 : les chiffres de 2014 indiquent que le suicide chez les 15-24 ans est la 2ème cause de mortalité (16,2% des décès) derrière les accidents de circulation, les pensées suicidaires sont plus forte chez les filles, ainsi que les tentatives de suicide, elles sont aussi davantage sujettes à la dépression
Février 2018 : 13% des 18-30 ans interrogés par OpinionWay #MoiJeune ne se reconnaissent pas dans les deux genres ; un autre sondage YouGov pour 20 minutes en direction de la population en général constate que c’est le cas pour 6% des interviewés ; certains s’identifient comme des no gender (8% selon OpinionWay), d’autres comme gender fluid (11%), le concept « non binaire » convient à 36% du panel #MoiJeune ; 36% des Français, selon YouGov, pensent que l’Etat devrait reconnaître dans l’administration un genre « autre »
Février 2018 : sortie du film Call me by Your Name du palermitain Luca Guadagnino, love story homosexuelle, avec Timothée Chalamet, 22 ans, dans le rôle d’Elio, 17 ans, en vacances en Lombardie, qui tombe amoureux d’Olivier, 24 ans ; Timothée Chalamet apparait presque simultanément dans le film Lady Bird de Greta Gerwing et figure dans le film à paraître de Woody Allen ; révolté par les accusations graves portées par la fille adoptive de Woody Allen il annonce que ses revenus concernant ce dernier film seront reversés aux fonds de lutte contre le harcèlement sexuel Time’s Up, ainsi qu’au centre LGBT de New York
Février 2018 : l’organisation des UEEH (université d’été euroméditerranéenne des homosexualités) lance un appel pour trouver un lieu – susceptible d’accueillir 250 personnes – pour leurs prochaines rencontres, le lycée professionnel de Vic-de-Bigorre étant cette année indisponible
Février 2018 : parution du livre édité par la galeriste et éditrice Nicole Canet Garçons de joie, réédition des textes et dessins tirés de Marin coquin et Hammam El-Hatab de Roland Caillaux (1005-1977) de 1943, préfacé par Frédéric Mitterrand
Février 2018 : décès du Dr Philippe Lagrée, ancien président de l’AMG (association des médecins gays), responsable santé du RAVAD, proche du CLGBT-IDF, unanimement respecté
Février 2018 : en Autriche, une décision de justice considère qu’un homme peut être victime de discrimination sexiste à la suite de la plainte d’un ex-chef de cabinet de garde des sceaux FPÖ (extrême droite), Peter Franzmayr, qui s’estime lésé de n’avoir pas été choisi à un poste au ministère des transports, tenu par une féministe sociale démocrate (SPÖ) à la place d’une femme (ayant compétences égales mais note un peu inférieure) ; l’Etat est condamné à lui verser 317 368 €
Février 2018 : aux USA, le chanteur talentueux et prolifique Ezra Furman, 31 ans, né à Chicago, vivant en Californie, auteur de 3 albums sous le nom d’Ezra Furman and The Harpoons, puis chanteur solo à partir de 2011, sort un 4ème album Transangelic Exodus ; il exprime son attirance pour les 2 sexes et son style queer n’est pas toujours facile à vivre, dit son profond intérêt pour Lou Reed, David Bowie, Little Richard, Grace Jones, Boy George, Anthony Hegarty (devenu la chanteuse Anohni), et Mykki Blanco, et défend la Marche des fiertés: « Les gens pensent que la Marche des fiertés est une démarche joyeuse, mais beaucoup d’entre nous en ont besoin pour exister. Car il est très difficile de vivre en tant que queer »
1er février 2018 : mort en Italie, à Salerne où il vivait depuis le début des années 1980, d’André Baudry (1922-2018), 95 ans, ancien président d’Arcadie ; devenu aveugle, il était particulièrement affecté depuis une chute de novembre 2015 et invalide, il avait gardé toute sa tête ; des anciens d’Arcadie, comme Maurice Chevaly à Marseille et Marc Daniel à Paris étaient restés en contact téléphonique avec lui jusqu’à ses derniers mois ; Serge Regley était resté en contact avec lui et a permis que ses archives personnelles soient sauvegardées et mises en dépôt aux Archives nationales ; il a été pensionnaire dans un collège de jésuites en Bretagne jusqu’à l’âge de 17 ans, puis séminariste, professeur de philosophie après guerre dans un établissement jésuite de Paris, il a rencontré Roger Peyrefitte et André du Dognon de Pomerait ; il a lancé en 1954 la revue « littéraire et scientifique » Arcadie, souhaitant s’adresser à « tous les isolés, à tous les abandonnés, et à tous les malheureux en province » afin de « leur apporter un réconfort, une PRESENCE », Arcadie a donné de la place à tous les « ancêtres » Catulle, Michel-Ange, Verlaine, Oscar Wilde, Walt Whitman, Tchaïkoski, Louis II de Bavière, etc. et mettre en valeur les avancées scientifiques (Sigmund Freud, Carl Jung, Alfred Kinsey, etc.), passant de 1 500 abonnés à ses débuts à 30 000 dans les années 1970 ; en 1957 il a créé un club officiel mais discret pour les « homophiles » encadré par « les règles élémentaires de bonne conduite »; dans son avis de décès rédigé par Serge Regley, le journal Le Monde mentionne ses anciens disciples et amis dont certains utilisaient un pseudonyme au cours de ces années de discrétion absolue lorsqu’ils signaient des articles : Georges Alleyn (G.J. Ohm), Maurice Chevaly (J.P. Maurice), Marc Duchein (Marc Daniel), Patrick Gaultier, Jean-Claude Lachmit, André Lafond (A.C. Desmon), Philippe Leider (Philippe Caudry), Serge Regley, Bernard Romieu, Jean-Noël Segrestan (François Lescun) ; parmi eux deux marseillais, Maurice Chevaly (du même âge que Baudry, ancien rédacteur à la revue Der Kreis, Le Cercle, apparue à Zurich pendant la guerre, avant d’écrire dans Arcadie), et Bernard Romieu, 86 ans (qui figure dans le documentaire de Sébastien Lifchitz Les Invisibles)
3 février 2018 : à Paris, assemblée constitutive de l’association Collectif Archives LGBTQI
7 février 2018 : le tribunal administratif de Nantes annule la subvention de 22 000 € accordée par la municipalité nantaise à NOSIG (Centre LGBTI+ de Nantes) à la suite du recours effectué par une personne proche de La Manif Pour Tous, accusant ce centre de promouvoir le mariage pour tous, la PMA et la GPA ; un mois plus tard, le 6 mars 2018, le tribunal administratif de Toulon déboutera La Manif Pour Tous pour le recours qu’elle a intenté contre la Lesbian & Gay Parade de Marseille pour avoir promu le mariage pour tous lors de l’Europride de juillet 2013 s’engageant ainsi dans un débat politique national cette année-là (alors que le mariage pour tous a été adopté 2 mois plus tôt, le 28 mai 2013)
8 février 2018 : à Toulouse, deux femmes mariées, Marie, 35 ans, et Ewenne, 31 ans, qui se heurtaient au refus d’un hôpital pour obtenir l’accès à la PMA, se voient renvoyées par la CEDH (cour européenne des droits de l’homme) auprès du Conseil constitutionnel afin d’épuiser auparavant les voies de droit sur le territoire national
8 février 2018 : en Roumanie, dans la banlieue de Bucarest, des manifestants tentent d’interrompre un film jugé pro-gay, promu par des « marxistes dégénérés », Soldati. Poveste din Ferentari (Soldats. Une histoire de Ferentari) d’Ivana Mladenovic, qui raconte une histoire d’amour entre un anthropologue et un ancien détenu rom ; un groupe de spectateurs cagoulés a perturbé la séance, ils ont été évacués, permettant ainsi à la projection de reprendre ; des manifestants avaient déjà perturbé quelques jours plus tôt la projection de 120 battements par minutes de Robin Campillo
9 février 2018 : agression d’un couple de lesbiennes, Laurie et Marie, étudiantes, dans le RER A, par une jeune fille mineure et un jeune homme, les agresseurs sont arrêtés rapidement en gare de Conflans-Sainte-Honorine ; l’audience se tiendra le 6 novembre au tribunal de Pontoise
11 février 2018 : à Lyon se tiennent les 37èmes rencontres de la Fédération LGBT, Antonin le Mée en est le président ; nouvel adhérent, le Collectif Idem de Marseille y participe pour la 1ère fois
Mars 2017 : l’association Autre Cercle diffuse son enquête sur les LGBT et le monde du travail en 2017, réalisée par l’IFOP ; les LGBT travaillant dans des entreprises qui ont signé la charte d’engagement LGBT sont largement satisfait des conditions de travail qui sont les leurs (89% se sentent bien intégrées), ils le sont moins des possibilités d’évolution professionnelles qui leurs sont offertes 56% sont satisfaits seulement), ils estiment à 60% qu’ils sont exposés aux moqueries de leurs collègues, les transgenres ne sont à l’aise qu’à 64% dans leur milieu de travail ; en tout état de cause 73% préfèrent ne pas parler de leur vie privée, et 14% préfèrent faire croire qu’ils-elles sont hétérosexuel-les ; près d’1/3 des LGBT travaillant dans le privé estiment qu’ils-elles sont confronté-es à des inégalités dans le déroulement de leurs carrières
Mars 2018 : à l’école de Saint-Cyr, près de Versailles, éclate le scandale du bizutage (au cours des soirées « 2S ») des quelques filles qui y sont élèves (admises officiellement depuis 1986, elles ne sont arrivées qu’au début des années 2000) ; un groupe de jeunes ultraconservateurs perpétue la tradition « viriliste » et misogyne, adeptes des extrêmes droites et de la Manif pour Tous, de la messe et de l’intolérance (« si tu n’es pas avec nous, tu es contre nous »), ils ne supportent pas la présence des filles parmi eux et leur font la vie impossible, ils ont brûlé le drapeau gay au lycée et lors d’une soirée 2S en 2016 ils ont brûlé symboliquement un homme qui portait des bretelles arc-en-ciel
Mars 2018 : le Parlement européen appelle les pays à légiférer contre la pratique des thérapies de conversion visant à « guérir » les homosexuels
Mars 2018 : en Indonésie, les relations homosexuelles sont légales, pourtant le parlement envisage de rendre illégales les relations homosexuelles ; et dans la province semi-autonome d’Aceh qui applique la loi islamique, avec depuis 2016 une vague de répression sévère sur les LGBT, l’homosexualité y est classée comme « trouble mental » ; l’association LGBTQI Gaya Nusantara créée en 1987 à Surabaya dans l’est de l’île de Java suit avec inquiétude ces évolutions
Mars 2018 : sortie du film Coby de Christian Sonderegger sur l’histoire de son demi-frère Coby (ex-Suzanna) dans le film à travers sa transition, dans le Midwest américain
Mars 2018 : le chanteur Eddy de Pretto sort son premier album Cure, il a très peur de l’accueil par le public, mais l’abum est très bien accueilli ; son deuxième album sortira en 2021 A tous les bâtards
7-8 mars 2018 : à Bayonne et à Pau, à l’initiative du diocèse de Bayonne-Lescar-Oloron, l’abbé Louis-Marie Guitton, du diocèse de Toulon-Fréjus organise, au titre de l’association Courage (fondée aux USA en 1980) une rencontre dans le but de pousser les homosexuels vers l’abstinence, proclamant que « certains de nos membres ont senti leur orientation se modifier à divers niveaux au fur et à mesure qu’ils pratiquaient la chasteté »
9 mars 2018 : l’association Les Oublié.e.s de la Mémoire organise à Paris une conférence à l’occasion de son 15ème anniversaire
10 mars 2018 : mort du grand couturier Hubert Taffin de Givenchy (1927-2018), il a 91 ans, son décès est annoncé par son compagnon Philippe Venet, inspiré par Elsa Schiaparelli, puis par Christian Dior et Cristobal Balenciaga, il a habillé de grandes star, et pris sa retraite en 1995
10 mars 2018 : à Paris, sur une péniche du XIIIème arr. , le Petit Bain, un jeune homme subit une mort brutale sous l’effet du GBL (gamma-butyrolactone, proche de la « drogue du violeur » le GHB) est une alerte sévère, le 2ème garçon tombé dans le coma a été sauvé in extrémis ; le collectif Action Nuit lance un appel l’aide face à « une vague d’accidents graves »; en Europe plus de 700 NPS (nouveaux produits de synthèse) sont identifiés dont certains avec en concentration extrême et mortel ; aux USA plus de 60 000 décès/an leurs sont imputés (soit 174/jour) ; en France 108 sites francophones de vente en lignes ont été dénombrés en 2014 par l’OFDT (office français des drogues et des toxicomanies) ; à Marseille l’association Plus belle la nuit, animée par Nicolas Matenot, estime que 3/4 du public rencontré dans les soirées et festivals ont consommé des produits stupéfiants hors cannabis, l’association a été créée en 2013, une enquête Escapad 2017 a révélé que 3,8% des jeunes en fin d’adolescence a consommé un produit imitant les effets de la drogue (11,8% seulement ont précisé quel produit) et l’enquête Trend (tendances récentes et nouvelles drogues) de 2017 indique que des traces de GHB ont été signalées lors de l‘Europride de 2013 (à Marseille)
14 mars 2018 : au Brésil, meurtre de Marielle Franco, élue municipale de Rio, du Parti Socialisme et Liberté, noire et lesbienne, par un groupe de paramilitaires liés à l’extrême droite, proche du candidat Jair Bolsonaro ; elle tenait un discours très ferme sur la défense de la femme, de la population noire et des LGBT ; à la suite de cet assassinat 3 femmes noires, dont Renata Souza, seront élues à des postes importants ; deux assassins présumés anciens policiers reconvertis en tueurs à gage Elvcio de Queiroz et Ronnie Lessa seront arrêtés en mars 2019, mais il faudra attendre la réélection du président Luis Inacio Lula da Silva le 30 octobre 2022 pour que les commanditaires soient arrêtés en mars 2024, les frères Domingos et Joao Francisco Inacio Brazao, respectivement conseiller au tribunal des comptes et député fédéral, ainsi que le commissaire Rivaldo Barbosa, chef de la police locale en charge de l’enquête sur ce meurtre
15 mars 2018 : un sondage IFOP-OBS fait apparaître une évolution importante dans l’opinion des Français à l’égard de la PMA et de la GPA ; 55% des sondés sont favorable à la GPA, même si c’est avec des conditions pour une part d’entre eux (s’il y a un problème médical, s’il s’agit de leurs propres gamètes, etc.) – et chez les jeunes de 18-30 ans le taux d’avis favorables se monte à 76% -, c’est une évolution significative par rapport aux 39% de février 2013, et une forme d’indemnisation fixée par l’Etat est acceptée à 56% ; pour la PMA les sondés sont favorables à 58% (pour les couples homosexuels féminins) et 56% pour les femmes seules, chez les jeunes de 18-30 ans le taux d’avis favorables à la PMA pour toutes les femmes se monte à 86% ; la congélation d’ovocyte est acceptée à 62% compte tenu du seuil des 35-40 ans concernant la fécondité des femmes
16 mars 2018 : journée Transborder au Mucem, à Marseille, sur les enseignements de Nathalie Magnan (1956-2016), théoricienne des médias, pionnière du cyberféminisme, réalisatrice et navigatrice, tissant des liens entre les USA (université de Californie), France (professeur des écoles d’art depuis 1998, journaliste et cyberféministe) et Europe ; réalisatrice de Lesborama en 1995 sur le thème « Existe-t-il une culture lesbienne ? » diffusé lors de la première Nuit Gay de Canal + ; elle travaillait sur la porosité des frontières géographiques et sexuelles ; table-ronde sur les archives privées contemporaines et exposition de films, photos, conférences et textes ; à cette occasion, des étudiants de Rennes présentent les nombreux articles qu’elle a écrit pour Gai Pied ou sur son blog ; Patrick Cardon qui y assiste se rappelle les moments où ils se sont vus, lors d’un festival commun Lille-Paris, et à Tours où elle enseignait pour donner une conférence
17 mars 2018 : à Paris, SOS homophobie tient son assemblée générale, parmi les sujets qui l’occupent les mobilisations sur la PMA et à travers la France et la vigilance sur internet à l’égard de toutes les formes d’homophobie avec la Brigade d’intervention contre l’homophobie et les sexisme (avec la commission Biches sur le net)
23 mars 2018 : à Marseille, le Conseil de Provence (instance de personnes issues de la société civile) auprès du Conseil départemental des Bouches du Rhône, se saisit d’un rapport présenté par une de ses commissions, le COLD (Conseil d’Orientation et de Lutte contre les Discriminations), portant sur 3 sujets : la lutte contre le harcèlement scolaire, la lutte pour l’égalité homme femme et la lutte contre l’homophobie ; ce 3ème sujet est issu des travaux présentés par le milieu LGBT marseillais au cours du 2ème semestre 2017, il comprend un programme d’action (diagnostic partagé, programme de sensibilisation formation, programme d’actions spécifiques en direction des services du département, des formulaires administratifs et des toilettes et salles d’habillage, engagement public du département ainsi que le soutien à la création d’une maison LGBT
24 mars 2018 : à l’occasion du Sidaction, le Conseil national du sida rend un avis en faveur de « la notification formalisée aux partenaires » avec l’objectif de prévenir et dépister les partenaires quand une personne se découvre séropositive, et cela dans l’anonymat le plus absolu ; l’échec de la propagation du sida (face aux 6 000 nouvelles contaminations par an) amène à s’interroger sur les modalités actuelles de la prévention, en particulier dans les milieux les plus difficiles d’accès, et à préconiser d’impliquer les personnes qui ont été contaminées car elles peuvent elles-mêmes alerter et sensibiliser les personnes qui les ont contaminées ; à l’étranger des méthodes ont été mises en place, les unes coercitives (Suède, Canada et certains Etats des USA) où la loi met en œuvre une obligation de la notification par le séropositif qui doit faire état de ses partenaires (des services de notification sont proposés aux patients avec du personnel formé), d’autres pays recommandent la notification avec des guides de bonnes pratiques (Danemark, Pays-Bas, Royaume-Uni) ; de son côté la France, comme l’Allemagne, reste arc-boutée sur le secret médical et le respect du consentement du patient, aussi le Conseil propose « un accompagnement systématique à la notification au partenaire » dans les lieux de dépistage, cette notification pouvant se faire « exceptionnellement » par un professionnel de santé ; ces recommandations adoptées à l’unanimité – à l’exception du conseil de l’ordre des médecins – devront être portées politiquement au risque de ne rester qu’un avis sans effet explique le président du Conseil national du sida, Patrick Yeni
29 mars-10 avril 2018 : à Hazebrouck se tient une semaine d’animations consacrées à la Déportation, pendant laquelle est présentée l’exposition sur la déportation des homosexuels réalisée par le Mémorial de la déportation homosexuelle
31 mars 2018 : à Paris, lors de son assemblée générale Act Up connait un changement brutal de présidence, les deux coprésidents Rémy Hamai et Mikaël Zenouna, ainsi que le vice-président Xavier Cœur-Jolly sont désavoués, ils sont remplacés par deux nouveaux coprésidents, adhérents depuis peu, Fabrice Clouzeau et Marc-Antoine Bartoli ; la vague d’adhésions entrainées par le film 120 battements par minute abouti à ce qui est interprété comme une vague davantage politisée et orientée vers d’autres luttes (précarité, immigration) que celle du sida au détriment de la démarche « experte » sur la question du sida ; les désavoués fondent une nouvelle association, les ActupienNEs
Avril 2018 : à la Comédie-Française, Clément Hervieu-Léger met en scène L’Eveil du printemps de Wedekind ; la pièce qui a été créée en 1890 aborde pour la 1ère fois la sexualité des jeunes, parlant de masochisme, d’autoérotisme, de masturbation collective, d’homosexualité, de suicide et d’avortement ; Clément Hervieu-Léger, proche de Patrice Chéreau de 2003 à sa mort en 2013, homosexuel dont l’ami Loïc Corbery est son alter ego au théâtre, est attentif à la difficulté de dire le désir homosexuel ou « anormal », de l’assumer auprès de sa famille et de la société et par la solitude qui s’ensuit
Avril 2018 : à Angers, création du Collectif Lucioles, association LGBT+ de l’université, créé en particulier par Valentin, thésard en histoire de 25 ans, le Collectif regroupe rapidement des étudiant-es en différentes disciplines (Alice, Lisa, Florent, Dimitri, Hortense, Coline, Romain, etc.), le temps des études apparaît comme un moment de l’émancipation pour les LGBT+
Avril 2018 : en Colombie, plusieurs scandales de prêtres pédophiles sont étouffés ; un reportage radio « Laissez venir à moi les petits enfants » impliquant 17 prêtres du diocèse de Medellin suscite l’indignation contre l’auteur du reportage (Juan Pablo Barrientos), les paroissiens du charismatique père Carlos Yepes sont outrés des accusations de viol portées par Hernan Morales, 36 ans ; Barrientos a mené son enquête sur 34 prêtres, mais n’a retenu que les cas les plus solides ; Mario Castrillon est le seul prêtre à avoir été condamné par la justice civile en 2009, à 100 mois de prison, mais sans être incriminé par la justice canonique, et libéré il exerce désormais ses fonctions dans la prestigieuse clinique d’El Rosario à Medellin ; les victimes du père Roberto Cadavid, exclu de l’Eglise en 2012, ont accepté une conciliation (une forte somme d’argent) sans que la justice civile ait été saisie, il a retrouvé un poste dans le diocèse de Brooklyn, à New York, grâce à une lettre de recommandation de son évêque Mgr Tobon, archevêque de Medellin ; Me Elmer Montana qui a défendu la cause de 4 enfants violés par le père William Mazo, à Cali, accuse l’Eglise colombienne de « se croire au dessus des lois »; l’archevêque de Cali évoque la culpabilité des parents « négligents » qui « n’ont pas protégé leurs enfants » ; M. Barrientos dit avoir reçu 64 courriels d’auditeurs agressés par des prêtres pédophiles
Avril 2018 : parution du livre Sociologie des Transidentités d’Arnaud Allessandrin, docteur en sociologie de l’université de Bordeaux
Avril 2018 : parution de De purs hommes de Mohamed Mbougar Sarr, ce roman africain qui est le premier à aborder de manière frontale la question explosive de l’homosexualité sur le continent et en particulier au Sénégal ; il obtiendra en 2021 le prix Goncourt, à 31 ans, avec La plus secrète mémoire des hommes
Avril 2018 : en Inde, le prince Manvendra Singh Gohil, 53 ans, descendant d’une famille de maharadja de l’ouest de l’Inde, ouvre aux gays – souvent chassé de leur famille – une propriété de 6 ha ; il s’est marié aux USA, à Seattle où le mariage homosexuel est autorisé, sa mère refuse de le voir et son père lui a retiré les responsabilités qu’il occupait au nom de la famille dans Indian Oil, ils menacent de le déshériter totalement ; lors de ses 26 ans ils lui ont imposé un mariage avec une princesse indienne, mariage non consommé suivi d’un divorce, il a été alors soumis à des électrochocs ; en 2006 il a affiché son homosexualité dans Times of India, et de nombreuses personnalités ont alors réclamé l’abrogation de la section 377 du code pénal indien qui criminalise « les relations charnelles contre l’ordre de la nature », si la Cour suprême n’a pas aboli pas la loi, elle a invité le Parlement à modifier les textes dans un sens plus libéral, et désormais à Delhi et à Bombay la tenue d’une Gay Pride est possible ; si les transgenres bénéficient d’un statut officiel, l’homosexualité n’est pas admise ; Manvendra a lancé le Lakshya Trust, à Vadodara, afin de lutter contre le VIH, il parle de 10 000 personnes concernées sur un total de 2,5 millions d’homosexuels
7 avril 2018 : à Paris, un hommage est rendu à Daniel Guérin, avec des communications sur 4 thèmes (engagement politique anarchiste et communiste libertaire, engagement en faveur de la décolonisation, ses travaux d’historien et engagement dans le domaine de la sexualité ) ; le colloque est organisé par Loïc Nani étudiant en master 2
13-14 avril 2018 : à Nice, AIDES organise 2 journées de débat concernant l’engagement communautaire pour la fin du sida sous le nom de RéLOVution, le Centre LGBT de la ville soutient cette initiative
14-15 avril 2018 : l’association Mémoire des sexualités organise 2 journées de travail sur les archives communautaires que l’association détient depuis 1978, sur l’avenir de ces archives et sur la restructuration de l’association destinée à les gérer
14 avril 2018 : en Chine, un coming out géant déferle sur le Twitter chinois, Weibo, alors que Weibo venait de lancer une campagne d’éradication des contenus « illégaux », en particulier les « mangas et vidéos avec des implications pornographiques, promouvant la violence ou liés à l’homosexualité » ; la censure a capitulé devant ce tapage en ligne, et Weibo revenant sur ses déclarations publiques présente des excuses publiques ; de leur côté les applications de rencontre comme leur leader Blued connaissent un franc succès, les conférences et débats de la Shanghai Pride, autorisée depuis 2008, ont un grand succès même si l’heure n’est pas encore à une Marche sur la voie publique ; pour autant c’est le grand flou sur ce qui est autorisé ou pas explique la directrice du centre LGBT de Pékin, Ying Xin ; en 2017 plusieurs conférences LGBTI ont été interdites à Xi’an dans le centre de la Chine (selon Human Right Watch), l’application de rencontres lesbiennes Rela a été suspendue quelques mois sans raison, en mai 2017 lors de la journée de lutte internationale contre l’homophobie deux étudiantes chinoises affichant des badges arc-en-ciel ont été violemment rossées par un groupe de policiers à l’entrée d’Art district mais la vidéo a pu faire le tour des réseaux sociaux, en septembre 2017 à Shanghai des fans de la chanteuse pop Dua Lipa se sont fait évacués par la sécurité d’un concert parce qu’ils brandissaient des drapeaux multicolores ; dans la province côtière du Jiangsu, à Lianyungang, les parents d’un garçon de 25 ans, Jiankang, craignant pour leur réputation, le supplient de contracter un faux mariage, son père lui a donné 5 ans pour changer d’orientation sexuelle sans quoi il ne ferait plus partie de la famille ; le centre LGBT de Pékin vient de mener une étude selon laquelle 70% des LGBT (de Pékin, Shanghai et Guangzhou) n’osent pas faire leur coming out sur leur lieu de travail et seulement 50% l’ont fait dans leur famille ; pour les anciens, être homosexuel signifie que vous n’aurez pas d’enfants – et donc pas de reconnaissance sociale – , ce qui est une 2ème tragédie dans un pays à déficit démographique notoire ; des programmes de thérapie de conversion fleurissent, avec séances d’hypnose et d’électrochocs, lorsque la loi de 1997 dépénalisant l’homosexualité est invoquée, elles peuvent être sanctionnées mais elles reprennent quelques mois plus tard, selon LGBT Rights Advocacy China sur près de 190 hôpitaux, publics et privés, interrogés en 2017, 112 reconnaissent pratiquer les conversions homosexuelles, en fait l’Etat ferme les yeux pendant que les psychiatres jouent sur les mots, arguant que ceux qui sont de « faux » homosexuels peuvent être convertis
15 avril 2018 : l’association Le Refuge clôt le grand concours qu’elle organise pour la 7ème année consécutive sur les « Initiatives contre les LGBT-phobies », en partenariat avec l’Institut Randstad et le magazine Têtu, la journaliste de télévision Leila Kaddour est la présidente du jury
19 avril 2018 : à Marseille, l’association Aides inaugure un 2ème local d’accueil (après le SPOT du bd Longchamp) destiné à être davantage au contact des personnes migrantes (93 bd de Strasbourg) ; 90% des actions de Aides se font hors-les-murs en unité mobile et effectue 1 000 dépistages par an avec les Trod (tests rapides d’orientation diagnostique) fiables à 99%
21 avril 2018 : l’assemblée générale du Centre LGBT Paris Ile de France est l’occasion de faire un bilan avec 16 500 personnes accueillies en 2017, il y a 115 bénévoles ; Jean-Charles Collin – et quelques jours plus tard – Flora Bolter quittent la co-présidence, Mario Brandao quitte la trésorerie et Sonia Carias Pinseau quitte le CA, Marie-Pierre Sturler devient trésorière et Marame Kane secrétaire générale adjointe ; Camille James Leperlier reste secrétaire générale ; les associations membres sont au nombre de 75 et 2 nouvelles associations ont été accueillies (Grey Pride et Queer Week) ; le 6 juin 2018 Hervé Latapie sera élu président du Centre et Marame Kane devient secrétaire générale
22 avril 2018 : au Canada, Justin Trudeau, 1er ministre, donne une interview au journal Le Monde, il rend hommage à son père, Pierre-Elliot Trudeau, 1er ministre pendant 15 ans entre 1968 et 1984, qui a décriminalisé l’homosexualité en 1969 et fait voter une loi rendant le divorce possible et équitable pour les hommes et les femmes, explique comment il est devenu « féministe », revient sur la séance de la Chambre des communes du 28 novembre 2017 au cours de laquelle il a demandé pardon à la communauté LGBT pour les discriminations et les oppressions dont elle a été victime de la part de l’Etat canadien, il souligne que la loi de 1969 n’a pas empêché les discriminations, harcèlements, intimidations et chantages pratiqués envers les milliers de fonctionnaires et militaires LGBT
26 avril 2018 : au Printemps de Bourges, le chanteur Eddy de Pretto, 25 ans, est une révélation, il aborde frontalement la question de l’homosexualité et surtout celle du genre, en cassant les codes de la chanson ; né à Créteil, passionné par le spectacle, il a su « déverrouiller la pression parentale » et s’est installé à Paris à l’Institut des arts de la scène dès l’âge de 17 ans
Mai 2018 : la DILCRAH indique que les forces de police et de gendarmerie ont comptabilisé 1026 victimes d’infractions à caractère homophobe et transphobe en 2017 dont 262 actes de violences physiques et sexuelles
Mai 2018 : au Festival de Cannes, sortie du film Plaire, aimer et courir vite de Christophe Honoré, l’histoire d’une liaison homosexuelle au temps du sida entre l’étudiant rennais Arthur et l’écrivain parisien, malade du sida, Jacques (Vincent Lacoste et Pierre Deladonchamps, la révélation de L’Inconnu du Lac d’Alain Guiraudie), ainsi que le voisin confident (joué par Denis Podalydès) ; rapprochant son film de 120 battements par minute sorti en 2017, Honoré explique « Ce n’est pas un hasard si nos films arrivent 25 ans plus après. Longtemps, on ne s’est pas permis d’en parler en pensant que la priorité allait à la parole des malades, de ceux qui avaient affronté la mort. Il fallait du temps pour s’autoriser à la faire en tant que témoin » ; sortie du film Girl de Lukas Dhont, l’histoire d’une danseuse étoile née dans le corps d’un garçon, inspirée de l’histoire de Nora, en 2009 en Belgique, devenue Lara dans le film, incarnée par Victor Polster ; présenté dans le cadre de Un certain regard le film Rafiki de Wanuri Kahia est le récit d’un amour lesbien joyeux et frivole, sélection d’un film kényan
Mai 2018 : à l’occasion du Festival de Cannes, la Queer Palm dont le jury est présidé par Sylvie Pialat, est attribuée à l’unanimité à Girl et la Queer Palm Hornet destinée à un documentaire est attribuée à The Orfan , histoire d’un orphelin renvoyé par sa famille d’adoption à cause de ses manières efféminées ; cette Queer Palm succède aux 7 précédentes depuis 2010 (Kaboom, Beauty, Laurence Anyways, L’inconnu du lac, Pride, Carol, Les vies de Thérèse et 120 battements par minute)
Mai 2018 : aux USA, l’organisation GLAAD constate que la représentation LGBTQ a considérablement diminué en 2017 dans les films hollywoodiens, sur 109 films majeurs analysés 12,8% incluaient des personnages des communautés LGBTQ, contre 18,4% en 2016
Mai 2018 : sortie du documentaire 68, année érotique de Philippe Lagnier sur le grand chambardement intérieur et la découverte d’une autre sexualité qu’a représenté Mai 1968 pour des jeunes de 20 ans, interrogés aujourd’hui
Mai 2018 : sortie du film brésilien Corpo electrico de Marcelo Caétano sur les pérégrinations amoureuses du bel Elias, 23 ans, insatiable, le film met en lumière la population diverse du Brésil et l’hostilité à l’égard des femmes, des drag queens et des immigrés
Mai 2018 : Christine and The Queens (Héloïse Letissier) qui a sorti un album remarqué Chaleur humaine en 2014, Nantaise de 29 ans devenue la figure majeure de la pop française contemporaine, se fait désormais appeler Chris et assume plus encore ses choix queer et bisexuels (« Mes histoires avec les filles se passent en général plus facilement qu’avec les garçons »), elle admire Jean Genet et Pierre Bourdieu, Didier Eribon et Maggie Nelson, elle s’est rapprochée d’associations d’accueil et d’accompagnement des migrants
Mai 2018 : sortie du livre Qui a tué mon père d’Edouard Louis, 25 ans, écrivain dont le livre En finir avec Eddy Bellegueule a été traduit en 20 langues, enseignant de littérature à Darmouth College aux USA ; né Edouard Bellegueule , il a choisi Louis en 2013 en référence au personnage de la pièce Juste la fin du monde de Jean-Luc Lagarce (de 1990), il explique que c’est le livre de Didier Eribon Retour à Reims (de 2009) qui lui a donné envie de lire « tout ce qui es possible » et que la représentation d’Angels in America de Tony Kushner (1991) mise en scène par Krzysztof Warlilowskia eu sur lui un effet intense lorsqu’il avait 16 ans, il a vu pour la première fois « des hommes s’embrasser, crier leur désir » ; il dit dans son livre qu’il a « compris que son père a été beaucoup plus riche en complexité » qu’il ne le pensais, il est « impossible de ne pas être révolté, attristé, par ce qui a été fait de lui » le corps ravagé par un accident du travail, ce père qui lui intimait de « ne pas se comporter comme une fille, ne pas être un pédé » que « la masculinité a condamné à la pauvreté, à l’absence d’argent. Haine de l’homosexualité = pauvreté », ce père qui aimait Céline Dion et avait les yeux qui se mettait à briller en entendant la complainte dune cantatrice d’opéra ; aux USA il est invité par plusieurs universités, aux côtés de Didier Eribon et de Geoffroy de Lagasnerie, il se sent plus fort à leurs côtés, dans une dynamique intellectuelle collective face à la violence de la droite
Mai 2018 : parution du livre Rien de ce qui est humain n’est heureux de Marianne Vic, nièce d’Yves Saint-Laurent, elle éclaire la relation d’amour/haine qu’Yves Saint-Laurent a vécu avec sa mère, née d’un viol (ainsi que la mère de Marianne Vic)
Mai 2018 : adoption par l’Assemblée nationale du texte de loi sur les violences sexuelles qui institue un âge de consentement à 15 ans, un(e) mineur(e) de moins de 15 ans n’est plus présumé(e) consentir à un acte sexuel, celui-ci devient dès lors une agression sexuelle ou un viol s’il y a pénétration ; il y a aussi allongement des délais de prescription pour les crimes sexuels sur mineurs qui passe de 20 à 30 ans après la majorité, création d’une contravention d’outrage sexiste et la définition du harcèlement sexuel et moral est élargie (en particulier pour les raids numériques)
Mai 2018 : le journal Têtu est racheté par un groupe d’investisseurs emmenés par Albin Serviant
Mai 2018 : à Marseille, le Dr Padovani, adjoint au maire délégué l’hygiène et à la santé, relance le projet de salle de consommation de drogue, dans une ville où il évalue à 7 000 à 8 000 le nombre « d’injecteurs » de rue (à base de Subutex 4 ou 5 injection/jour en moyenne et de Ritaline jusqu’à 30 injections/jour), et où le maire de la ville Jean-Claude Gaudin,avait fait marche arrière après s’y être déclaré favorable en 2015 ; les exemples de salles ouvertes auprès des hôpitaux publics (Lariboisière à Paris avec 165 actes de consommation par jour ; Strasbourg avec 400 inscrits et 183 cas de maladies infectieuses dépistées en un an ; Bordeaux au sein de l’hôpital Saint-André ; et à l’étranger) l’amènent à proposer une implantation au pôle psychiatrique du Bd Baille où à l’hôpital Nord
Mai 2018 : à Marseille, le Collectif Rainbow lance l’action Tchétchénie, avec réalisation d’une vidéo et kiss-in devant le consulat de Russie
Mai 2018 : aux USA, organisation du 6ème Lezathlon à Los Angeles, Olympiades insolites à 100% lesbiennes (lancé en 2012) (information fournie par Jeanne Magazine avril 2018)
Mai 2018 : en Inde, à Koovagam dans le sud du pays, se déroule pendant 18 jours le rassemblement de la communauté indienne des transgenres, dans le temple de Koothandavar, pour célébrer la divinité Aravan, ils épousent symboliquement le héros du Mahabharata en s’identifiant à Krishna revendiquant ainsi une place dans la société indienne, ils chantent et dansent pour oublier le harcèlement de la police et les agressions sexuelles au quotidien, ils sont en effet à la fois acceptés pour leurs pouvoirs magiques et évités par crainte du mauvais sort
1er mai 2018 : à Marseille, Michel Piacenza, propriétaire du night-club gay le Cancan, fête les 40 ans de l’ouverture de son 1er bar gay avec terrasse le 1900 (sur le bd d’Athènes, près de la gare St Charles) « une expérience unique pour l’époque. Plus de 40 années au service de mes clients et de la communauté gay, que j’ai vu progresser et évoluer. 40 années de bonheur, toujours derrière mon comptoir avec le même plaisir de continuer à faire ce que j’aime et avoir ce sentiment de liberté que j’adore »; Eric Séroul propriétaire de la revue gratuite LOM – et président de AGIS Ibiza qui organise la Pride de Marseille – salue son « parcours de pionnier … vous n’êtes pas si nombreux à avoir fait bouger les lignes à un moment de notre histoire où il fallait un sacré courage pour le faire. Soyons fiers de nos établissements ! »
2 mai 2018 : diffusion sur Arte de la mini-série Fiertés de Philippe Faucon qui en 3 épisodes montre 3 étapes des conquêtes des LGBT 1982 (dépénalisation), 1999 (PACS) et 2013 (Mariage pour tous)
2 mai 2018 : SOS homophobie lance sa campagne #Queersuperpower destinée à dénoncer les discriminations vécues par les personnes LGBT+ racisées en partenariat avec l’artiste Estelle Prudent, la campagne veut briser la dynamique d’invisibilisation vécue par ces personnes et agir sur le champ des représentations avec des affiches présentant exclusivement des modèles LGBT+ racisées (le projet est porté par le groupe Racisme et diversité ethnique de l’association)
3 mai 2018 : à Marseille, agression d’un homme de 25 ans à la sortie du métro Chartreux, par 2 individus
4 mai 2018 : le tribunal correctionnel de Lyon juge en comparution immédiate le Guinéen Fodé-Moussa Camara, 29 ans, acrobate et danseur sans papiers, coupable d’avoir refusé d’embarquer pour Conakry deux jours auparavant, malgré une OQTF (obligation de quitter le territoire émise en avril 2017) ; il a déjà refusé d’embarquer le 28 avril 2018 à l’aéroport de Nîmes en direction de son pays d’origine qui condamne l’homosexualité à des peines de 6 mois à 3 ans de prison
7 mai 2018 : l’archevêque de Paris, Mgr Michel Aupetit, fustige la PMA pour toutes qui selon lui « créera une situation dont les enfants seront victimes », il avoue être « descendu dans la rue au moment de la Manif pour tous » ; 60% des Français se sont déclarés favorables à l’ouverture à la PMA pour les couples de lesbiennes en décembre 2017 (IFOP), mais seulement 56% des catholiques (35% chez les pratiquants, 59% chez les non pratiquants) ; depuis 2013 David et Jonathan s’est positionné en faveur de la PMA pour toutes
11-13 mai 2018 : le collectif CQFD Lesbiennes féministes – qui a succédé à CQFD Fiertés Lesbienne organisatrice pendant 10 ans des rencontres lesbiennes nationales – organise sa Rencontre annuelle des lesbiennes féministes ; le projet est de redynamiser le mouvement national après la disparition de la CLF, en effet l’assemblée générale extraordinaire du 4 novembre 2017 a mis fin aux 20 ans de la Coordination Lesbienne en France
12 mai 2018 : en Turquie, une marche des fiertés est organisée sur le campus de l’université technique du Moyen-Orient (ODTÜ) d’Ankara par ODTÜ LGBTI Dayanismasi, sous la menace des autorités (préfecture et recteur), en effet la préfecture d’Ankara a interdit tout événement LGBTI depuis novembre 2017 ; pourtant depuis 7 ans la Marche des fiertés est organisée juste après de Festival annuel de printemps de l’université
15 mai 2018 : sortie du 22ème rapport annuel de SOS Homophobie, fondé sur 1 650 témoignages et signalements reçus en 2017, le nombre d’actes de LGBTphobies signalés a progressé de +4,8%, les manifestations de rejet et les insultes sont le plus fréquemment relevées (62% pour les unes, 52% pour les autres) devant les cas de discriminations (34%), de harcèlement (20%) et de menaces et chantages (19%), dans la vie quotidienne mais aussi à 22% des cas sur internet ; il y a eu 139 agressions physiques en 2017 (contre 121 cas en 2016, soit +15%) ; les cas de gayphobie augmentent de 30%, ceux de biphobie de 154% et les actes et propos de haine transphobes augmentent de 54% ; de son côté le service statistique du ministère de l’Intérieur fait état de 1 026 infractions LGBTphobes, dont 262 actes de violence physique ou sexuelle ; les victimes sont des hommes à 58% selon SOS Homophobie, 72% selon les chiffres officiels (sans que l’on puisse savoir si elles sont moins victimes ou si elles en parlent moins)
17 mai 2018 : Océannerosemarie fait son coming out de changement de genre dans une vidéo postée sur le site LGBT+ Komitid, elle dit s’appeler désormais Océan ; quelques mois plus tard elle déclarera au journal Le Monde (25 septembre 2018) : « J’ai compris que je me sentirais davantage à ma place dans la catégorie homme… Il m’a fallu tout ce temps pour comprendre qu’il était possible d’être transfuge de genre, et que ce n’était pas si grave, ni un problème, ni une folie… Je ne me considèrerai jamais comme un homme cis. Je suis un homme trans avec mon passif de femmes cis… Le fait de « passer de l’autre côté » m’apaise avec mon moi d’avant. Il n’y a aucune honte, le malaise a disparu. C’est comme si la chose était réglée… J’arrive une fois que le sale boulot a été fait par une génération de militants qui, eux, s’en sont pris plein la gueule. »
17 mai 2018 : à l’occasion de la journée mondiale de lutte contre l’homophobie et la transphobie, le ministère de l’Education nationale écrit un courrier à tous les chefs d’établissement leur demandant de mobiliser leurs équipes pédagogiques sur les questions de la haine anti-LGBT ; le recteur de l’Académie de Paris organise une journée de conférence à la Sorbonne à destination de la communauté éducative sur le même sujet en présence de la secrétaire d’Etat chargée de l’égalité entre les femmes et les hommes, de la DILCRAH, de chercheurs et d’associations ; le ministère des Sports organise à l’INSEP (institut national du sport, de l’expertise et de la performance) le 1er colloque sur la prévention de l’homophobie dans le sport, avec présentation du documentaire Footballeur et homo : l’un n’empêche pas l’autre de Yoann Lemaire et Michel Royer
19 mai 2018 : à Manosque, soirée de visibilité et de festivité dans le cadre de la journée mondiale de lutte contre l’homophobie IDAHOT organisée par SOS homophobie PACA et Autre Cercle
24 mai 2018 : comparution du Dr Henri Joyeux devant la chambre disciplinaire du Conseil national de l’ordre des médecins, celui-ci accumule les critiques, il est dans le collimateur de la Miviludes (vigilance contre les dérives sectaires) en s’opposant à la dictature vaccinale, en lançant une pétition sur la pénurie de vaccins, avec son goût pour l’ésotérisme et sa prétention à proposer des régimes alimentaires et une santé naturelle, mais aussi à inculquer les valeurs traditionnelles dans les écoles libres, contre la pilule, la masturbation, l’IVG, le sexe précoce et l’homosexualité (« L’homosexualité ne correspond pas à des relations sexuelles ! Mais à des relations qui mettent en contact le sexe masculin et la fin du tube digestif du partenaire… ce sont des carences affectives du cœur, du sentiment, du corps dont on peut progressivement s’éloigner si on les analyse bien ») ; il est un fervent animateur du mouvement Laissez les Vivre contre l’avortement, il a été à la tête de l’association des Familles de France de 2001 2015 et fait partie des cercles traditionalistes Saint Paul
31 mai 2018 : un rapport sur la violence ordinaire en milieu scolaire est publié sous la direction de Eric Debardieux, ex-délégué ministériel à la prévention du harcèlement scolaire, avec Arnaud Alessandrin et Johanna Dagorn, à partir d’un échantillon de 47 604 élèves de 8 à 19 ans ; 600 000 à 700 000 élèves sont victimes d’insultes, de coups, d’ostracisme… plus d’un élève sur deux en fait l’expérience à l’école, un sur trois au collège, la violence physique diminue au lycée mais un quart des lycéens déclare des insultes et 1/3 des mises à l’écart ; en primaire, regards dans les toilettes autant chez les garçons que chez les filles, déshabillages forcés (davantage chez les garçons), au collège embrassements contre son gré, moqueries sur la sexualité, voyeurisme, au lycée insultes contre les lesbiennes et contre les gays, moqueries à cause de la bonne conduite des garçons en classe (traités de pédé), refus du féminin y compris chez les garçons
Juin 2018 : en France les figures queer du hip-hop peinent encore à se montrer, alors qu’elle s’affirment dans le hip-hop américain ; aux USA Princess Nokia, Brooke Candy, Young M.A., Azealia Banks, Angel Haze, le chanteur Frank Ocean, le styliste Rick Owens, Mykki Blanco, Lil’Kim, Le1f, Young Thug, Siya et son single D.Y.K.E. (gouine), Brooklyn Young M.A., Blimes Brixton, Janelle Monae, etc. expriment la scène alternative gay et transgenre, comme dans Paris is Burning de Jennie Livingstone, dans le bounce et le voguing, les danses nées des clubs gays afro-américains et latino-américains de New York, démocratisées par Madonna en 1990 ; marquée par une société « basée, selon Tracy de Sa, sur sa construction sociale binaire » la France est un peu à la traine avec Vin’S Da Cuero avec Mauvais Genre, Grâce, Volupté Van Van, Hyacinthe ou Lomepal, Eddy de Pretto refuse d’être mis dans des cases il se veut chanteur de pop variété et les groupes restent un peu invisibles (Sar-Azz, Dyke’s Sbires, Emasculation) pourtant les festivals Umoja et Intersection valorisent les cultures et personnes marginalisées, queer, lesbiennes, racisées et précaires ; les LGBTphobies, le racisme et le sexisme sont toujours très présents, cependant Tracy de Sa, Casey, Keny Arkana, Pumpkin, Lexie T, Ladéa expriment davantage des approches non binaires de leur identité
Juin 2018 : une enquête IFOP de victimisation réalisée auprès des personnes LGBT réalisée par l’Observatoire LGBT+ de la Fondation Jean Jaurès et la DILCRAH révèle que 53% des LGBT ont déjà été confrontées au cours de leur vie à au moins une forme d’agression anti-LGBT, les formes verbales d’homophobie sont les plus répandues mais les agressions sexuelles et les actes de violences physiques sont loin d’être marginales
Juin 2018 : à Marseille, les Gays seniors friendly (présidé par Dominique Peyrolle-Degals) organisent depuis 2016, deux à trois animations par mois, le jeudi après-midi à Luminy (dans un local mis à disposition par la mairie de secteur 9ème-10ème arr.) ou dans d’autres lieux ; un problème grave apparaît lorsque le président de l’association place précipitamment en EHPAD Bernard Romieu (l’un des interviewés du film Les Invisibles de Sébastien Lifschitz) qui ne supporte plus d’habiter seul, lorsqu’il s’occupe lui-même de vendre son appartement et tout ce qu’il y a à l’intérieur, sans en référer à ses proches
Juin 2018 : à Toulouse, marche de Nuit féministe, lors de l’AG de préparation, une femme mexicaine propose la projection d’un documentaire autour des violences gynécologiques subies par des femmes indigènes dans son pays, elle est expulsée par des femmes cis sous prétexte que parler de chattes était « trop blanc » et de plus « transphobe »
Juin 2018 : un sondage Ifop-Bilendi sur la connaissance des choses du sexe par les adolescents souligne que 20% d’entre eux se disent toujours mal informés sur le VIH ; de son côté le Haut Conseil à l’Egalité note que dans les 3 000 collèges et lycées enquêtés 1/4 d’entre eux n’ont mis en place aucune action d’éducation à la sexualité et 64% n’ont pas articulé cela avec les notions de promotion de l’égalité ; la Fondation Gabriel Péri et la Fondation pour l’Innovation politique soulignent la consommation inquiétante de pornographie sur les écrans par les jeunes de 14 à 24 ans, 21% regarde de la pornographie au moins une fois par semaine, 92% considèrent qu’il est facile d’accéder à ces contenus, les garçons sont 2 fois plus nombreux que les filles à les consulter, et les jeunes issus de milieux défavorisés sont plus nombreux à les consulter (1/3 des jeunes contre 1/4 des jeunes pour les milieux favorisés), or les répercussions de cette consommation d’images pornographiques ont des répercussions importantes sur les comportement machistes des garçons, et sur les complexes que les garçons et les filles éprouvent dans leurs relations affectives ; « en Paca où le taux d’IVG est parmi les plus élevés de France (21 688 IVG en Paca pour 211 900 en France en 2016), les jeunes ont une méconnaissance des risque » note le Dr Marie-Christine Pelissier du Planning familial, à Marseille, des filles de 13 ou 14 ans sont enceintes et fréquentent régulièrement le Planning, elle utilisent l’IVG comme mode de contraception (en 2016 les mineures étaient 746 à avoir subi une IVG) ; dans cette ville 250 étudiants en médecine sont volontaire chaque année pour suivre une formation complémentaire de 30 h leur permettant de s’adresser aux ados
2 juin 2018 : à Paris, à l’occasion de l’assemblée générale extraordinaire de HES-Socialistes LGBT, colloque sur le thème La dépénalisation universelle de l’homosexualité : utopie ou chantier d’avenir ? (avec Cécilia Gondard secrétaire nationale du PS, Cécile Coudriou présidente d’Amnesty France, Joël Deumier président de SOS homophobie, Christine Revault d’Alonnes du parlement européen et Christophe Martet de Gay social network) ; l’AGE est l’occasion du passage de témoin entre Denis Quinqueton et Lennie Nicollet à la présidence de HES
7 juin 2018 : le CNFPT (Centre national de la fonction publique territoriale) organise sa 1ère journée de formation sur les problématiques trans (« Les personnes transgenres : des représentations à l’accompagnement ») en partenariat avec la DILCRAH, le Défenseur des Droits et l’ANT (Association nationale transgenre)
9 juin 2018 : l’écrivain américain Armistead Maupin explique à Libération qu’il a « appris la démocratie au sauna », il a commencé en 1976 à raconter les aventures d’une bande de copains dans le San Francisco Chronicle, il y avait déjà dans leur appartement collectif une oie blanche, un homo, un hétéro et une logeuse transsexuelle (Mme Madrigal), il évoquait son éducation ultra conservatrice, il trouvait une autre famille, il a du déconstruire un grand nombre de schémas et de croyances, il a été le premier à écrire sur le sida en 1982-1983 ; les Chroniques de San Francisco c’est son journal et Michael qui cherche désespérément un mari c’est lui, aujourd’hui il est marié, avec Christopher, il se contraint à écrire 40 ans plus tard considérant qu’il arrive toujours à un résultat satisfaisant
16 juin 2018 : à Aix-en-Provence marche LGBTI organisée par des anciens de Aix Vanguard
16 juin 2018 : publication des résultats de la 1ère enquête nationale sur la biphobie et la panphobie conduite par 5 associations (SOS homophobie, Act Up Paris, le Mouvement d’affirmation des jeunes LGBT, Bi’Cause et Fières) auprès de 3 624 personnes, 1/3 d’entre elles déclarent avoir été rejetés par un partenaire potentiel en raison de son orientation, 93% d’entre eux déclarent avoir entendu des propos biphobes ou panphobes, 66% d’entre eux expliquent que ces propos sont influencés par leur visibilité ou le fait de parler librement de leur orientation ; un sondage IFOP de juillet 2014 réalisé auprès de 9 850 personnes avait fait apparaître que 3% des Français se définissaient comme bisexuels, presque autant que les 4% d’homosexuels
19 juin 2018 : les députés Raphaël Gérard et Laurence Vanceunebrock-Mialon (LREM) et le député guyanais Gabriel Serville (GDR) remettent un rapport sur l’homophobie dans les départements d’outre-mer, ils formulent une trentaine de recommandations pour les Antilles et la Guyane où l’homosexualité est perçue très négativement (sexualité contre-nature ou signe d’un problème psychologique), de plus l’environnement régional est très hostile (Haïti et Sainte-Lucie pénalisent l’homosexualité), et le poids de la famille s’ajoute à celui de la religion ; à Cayenne s’est ouverte en mars 2017 la 1ère antenne du Refuge sous la direction de Steven Kusan après que 7 jeunes aient contacté Le Refuge, aujourd’hui 4 jeunes sont hébergés, 3 autres en hôtel (une majorité sont originaires d’Haïti), mais deux jeunes sont laissés à la rue par manque de place, la Guyane est toutefois plus accueillante à l’égard de l’homosexualité que les Antilles ; Laurence Vanceunebrock-Mialon, ex-policière, députée LREM de l’Allier, explique par ailleurs qu’elle a conçu 2 enfants par PMA en Belgique (« je sais le parcours du combattant que cela représente pour les lesbiennes »), si elle a souffert de lesbophobie au collège, elle n’en a plus souffert après, elle note que l’homosexualité féminine est plus souvent dissimulée vis à vis de l’entourage
19 juin 2018 : à Paris, l’association Grey PRIDE organise le colloque Vieillir sans tabou, avec entre autres intervenants la mairie de Paris (Mme Galla Bridier), de la Dilcrah (Frédéric Pottier), du groupe Audiens (Dominique Lainé), la participation de Daniel Sibony et les exposés des animateurs de l’association Francis Carrier, Richard Boitel-Stein et Dominique Lefebvre
21 juin 2018 : à l’occasion de la Fête de la Musique, l’Elysée reçoit, entre autres danseurs transgenres, Kiddy Smile dont le tee-shirt marqué « Fils d’immigrés, noir et pédé » fait sensation ; dans le clip de son tube Let a B!tch Know des danseurs LGBT développent une gestuelle sensuelle sur fond de barres de cité
24 juin 2018 : à Arles, agression homophobe, un étudiant de l’école nationale de la Photo précipité 4m plus bas
27-29 juin 2018 : à Paris, réunion à l’Hôtel de Ville de la conférence internationale de l’EGPA (European LGBT Police Association) qui se tient tous les deux ans, rassemblant 200 policiers et gendarmes LGBT de 16 pays d’Europe des USA et du Canada, co-organisée par le FLAG ! (cofondatrice de l’EGPA en 2004) en avec le soutien de la DILCRAH et du ministère de l’Intérieur
28 juin 2018 : à Marseille, le Collectif Rainbow organise un rassemblement LGBTI+ sous l’ombrière du Vieux-Port
30 juin 2018 : à Paris, la Marche des fiertés – de Concorde à République – est l’objet de plusieurs critiques du fait de la présence des entreprises MasterCard, Google, Air France et Tinder, de la 8ème place donnée au FLAG!, de la place « exclusive » donnée aux gays et à la « blanchité », de celle donnée aux Gay Games ou du rejet en fin de marche de Act-Up et de AIDES (qui se disent muselées par l’Inter-LGBT), dans la marche défile toutefois le 1er char gouine trans imaginé par le groupe A(n)GORA (avec Sophie Morello de La Kidnapping) ; la marche est mise devant le fait accompli par plusieurs associations qui participent à un cortège de tête rassemblées sous le mot d’ordre Stop au Pink Washing, refusant le mot d’ordre officiel Les discriminations au tapis, dans le sport comme dans nos vies !, ils manifestent contre les « multiples politiques homonationalistes et racistes , dont le discours officiel de la Marche des fiertés se fait le relais », la présence du Flag ! est critiquée « où est la partie la plus précarisée de la communauté LGBT » est-il demandé ; avec le soutien du CLAQ (comité de libération et d’autonomie queer, collectif féministe tran-pédé-bi-gouine insurrectionnel qui a pour objectif de combattre toutes les oppressions s’est créé), de FièrEs (qui a quitté le collectif d’organisation de la Pride suite à l’affiche de la Pride 2015) qui dénonce la présence des entreprises et le pinkwashing à travers la priorité donnée aux Gay Games plutôt qu’à la PMA, de Strass (syndicat des travailleurs du sexe), du Witch Bloc Paname, de Gras Politique, des SPI (Sœurs de la Perpétuelle Indulgence), QTR (Queer & Trans Révolutionnaires), CQFD, Collectif Féministe, les Irrécupérables (lesbiennes), Gurichas Cosmikas (batucada lesbo tranféministe), L’Intersection (queers racisés, non mixité, excluant les blancs, avec Jonas comme porte-parole) et du collectif Qitoko (queers non-blancs) ; leur appel Stop au PinkWashing 2018 stigmatise le pinkwashing de la ville de Paris, celui du gouvernement, celui de la police et celui des entreprises commerciales ; Caroline Fourest, citant Qitoko, Fières, Garces ou L’Intersection, parle d’ « inénarrables militants intersectionnels, communautaristes, racisés, ou pas clairement racialistes et collabos des intégristes, et qui après avoir pourri le mouvement antiraciste, ont décidé de sectionner le mouvement homo, si possible jusqu’à l’os » ; le journaliste du site internet de droite Atlantico Eric Verhaeghe commente : » Ce genre de revendications explique la haine profonde de l’homme blanc qui guide la partie active, voire activiste de la Gay Pride »